Optimiser et réduire le taux d’intercontrat est un enjeu majeur pour les SSII et les ESN. Durant cette période de latence, vos salariés sont souvent confrontés à une inactivité forcée et peuvent parfois perdre leur motivation.
Il est donc de votre ressort de pouvoir rapidement trouver de nouvelles missions à vos consultants et vos ingénieurs. En effet, si quelques jours d’intercontrat en SSII ou en ESN peuvent permettre aux salariés de prendre du repos, il arrive que cette période s’étende à plusieurs semaines.
Dans ce cas, quelles solutions concrètes proposer à vos salariés pour pallier l’inactivité ?
Qu’est-ce que l’intercontrat en SSII / ESN?
Tout d’abord, sachez que la période d’intercontrat ne fait l’objet d’aucune réglementation légale ou conventionnelle.
Pour votre salarié, l’intercontrat correspond à une période non travaillée entre deux
missions. Elle est due à la fin ou à l’absence d’un contrat commercial avec le client.
Durant cette période d’inactivité, votre collaborateur est en attente d’une nouvelle mission.
Parfois, l’intercontrat peut ne durer que quelques jours. Mais dans certaines situations, ce temps de latence peut aller jusqu’à plusieurs semaines.
Hélas, votre collaborateur n’y est pour rien. Aussi, vous ne pouvez le tenir responsable de l’absence de mission.
Par ailleurs l’intercontrat n’implique aucune notion de rupture ou de suspension de contrat de travail.
C’est pourquoi il serait plus juste de parler d’intermission, puisque votre salarié conserve tous ses droits, comme sa rémunération fixe.
Néanmoins, vous n’êtes plus tenus en tant qu’employeur d’assurer ses frais de déplacements et ses primes sur objectifs.
Comment anticiper un intercontrat ?
Si la période d’intercontrat ne fait pas l’objet d’une quelconque réglementation, vous êtes cependant dans l’obligation de fournir du travail à votre salarié (arrêt n°08-45298 du 17 février 2010).
Aussi, il vous incombe la responsabilité de trouver rapidement de nouvelles missions pour votre consultant ou ingénieur, et ce, avant la fin de son contrat. Selon cette logique d’anticipation, un suivi régulier des clients et des collaborateurs est indispensable.
Pour ce faire, organisez des rendez-vous à date fixe avec vos clients pour faire le point sur les prestations dont ils bénéficient :
- Quelles sont ses attentes vis-à-vis de la prestation délivrée ?
- Votre salarié est-il bien intégré et performant au sein de l’entreprise ?
- Comment votre client voit-il l’avenir avec votre salarié ?
- Envisage-t-il de renouveler la collaboration ? Et si oui, avec le même salarié ?
Vous l’aurez compris, à vous de tout mettre en œuvre pour assurer l’avenir de votre collaborateur.
Bien sûr, il arrive parfois qu’un client ne donne aucune indication sur l’avenir de votre collaboration et mette subitement fin au contrat. Malgré tous les efforts fournis, vous n’y pouvez rien.
Dans tous les cas, l’anticipation et la communication avec votre client vous permettent de réduire le taux d’intercontrat.
Quels sont les droits de votre salarié lors d’une période d’intercontrat ?
Pendant la période d’intercontrat, vos consultants ou ingénieurs ont tout à fait le droit de rester à domicile.
Néanmoins, il s’agit pour eux de rester joignable par mail ou téléphone et d’être prêts à démarrer un nouveau contrat.
Bien entendu, votre salarié n’est pas tenu d’être dans les starting-blocks dès qu’une nouvelle mission tombe. Rappelez-vous qu’un délai de réponse minimum est obligatoire.
En tant qu’employeur, vous avez la responsabilité de vous tenir informés de la situation de votre salarié et de faire le point sur ses attentes.
Afin de prévenir l’isolement et le détachement chez votre consultant ou ingénieur, il peut être judicieux de lui demander de se rendre à l’agence.
Auquel cas, il vous incombe de lui fournir un poste de travail adapté ainsi qu’une mission en interne adaptée à sa qualification. Il va de soi qu’un développeur web ne doit pas finir préposé au café et aux photocopies…
Intercontrat en SSII / ESN : quelles solutions proposer à vos salariés ?
Que votre salarié décide de rester à domicile ou de se rendre à l’agence, il est possible de lui offrir plusieurs alternatives à l’inactivité.
Mettre à profit ses compétences en interne, lui proposer de suivre une formation ou encore offrir ses services à une ONG… De nombreuses possibilités s’offrent à vous !
Faire travailler votre salarié en interne
L’idée est de solliciter les compétences de vos consultants ou ingénieurs afin de développer ou d’améliorer vos solutions en interne. Il peut s’agir de :
- Développer une nouvelle application ;
- Renforcer la cybersécurité ;
- Automatiser certaines tâches ;
- Refondre des outils déjà existants mais vieillissants ;
Cette collaboration au service de votre société, peut vous permettre d’améliorer grandement la qualité de vie au travail tout en faisant des économies.
Proposer une formation à votre salarié
Parce que l’IT évolue très vite, votre consultant ou ingénieur peut rapidement perdre le fil au cours de sa période d’intercontrat.
De fait, il peut être judicieux de l’aider à booster et re-valoriser ses compétences via :
- Une formation en interne avec des experts de votre entreprise ou des intervenants qualifiés ;
- Une formation externe avec un organisme spécialisé ;
- Une formation e-learning, qu’il peut suivre partout, à domicile comme à l’agence.
Enfin, sachez qu’une formation est un investissement à moyen terme. En effet, votre consultant ou ingénieur acquiert de nouveaux skills et par conséquent, sa valeur augmente pour vos clients.
D’autre part, il s’agit d’un gage de confiance de votre part pour vos salariés. Cette initiative montre que vous croyez en eux et en leurs compétences.
Devenir mécène pour une association
Le mécénat d’entreprise donne en général de très belles collaborations.
Lorsque des associations ou des ONG ont un projet informatique d’intérêt général, elles font généralement appel à la générosité des entreprises pour leur venir en aide.
Pour votre société, il s’agit d’un excellent moyen de valoriser votre image et d’offrir à vos salariés une expérience unique au service d’une cause juste.
Quid des RTT en intercontrat ?
Si vous n’avez pas de solution à proposer à votre salarié en intercontrat, il est possible de lui demander de poser ses RTT.
Attention toutefois, car vous devez respecter un certain cadre réglementaire :
- Un préavis de 2 mois est nécessaire pour imposer des congés payés ;
- Les RTT Employeur (RTTE) peuvent être imposés seulement si un délai de prévenance apparaît dans l’accord entreprise ;
- Les RTT Salarié (RTT) ne peuvent être imposés aux salariés ;
- Les congés payés validés et les RTT validés ne peuvent être annulés qu’avec l’accord de l’employeur ;
- Il est considéré comme abusif d’imposer un trop grand nombre de jours de congés ;
- Il est interdit de demander à un salarié de poser ses congés payés ou ses RTT par anticipation.
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